L'esprit de résistance par Jean-Marie Perret
Résister c’est d’abord dire « non »! C’est une façon de tenir debout, d’exister. Chez le jeune enfant, le « non » est une phase de son développement qui lui permet de se construire. Plus tard, chez l’adulte, pour rester en accord avec les valeurs qui lui semblent essentielles, refuser l’oppression, lutter pour la liberté de penser et de croire, l’esprit de résistance prendra toute sa force. La résistance est alors un engagement. Les cévenols en savent quelque chose.
Mais cette notion de résistance est ambivalente. Elle peut être la manifestation d’un repli sur soi, l’expression du refus de faire partie du même monde que les autres. Une résistance au changement. Cela peut devenir un enfermement, et une difficulté à accepter l’autre différent. Mon témoignage portera sur ma propre expérience professionnelle de psychologue clinicien à l’hôpital, en psychiatrie et pédopsychiatrie. L’esprit de résistance était et est toujours présent dans certaines équipes pour défendre une conception du soin et de la relation aux patients. Bien souvent cela a permis une amélioration évidente pour les personnes. Mais dans d’autres situations, l’esprit de résistance peut amener à des impasses, à des oppositions stériles, par exemple lorsqu‘il y a refus de prendre en considération d’autres approches du soin.
Certaines formes de résistance actuelles, face aux politiques gestionnaires des soins, rappellent la résistance historique. On y parle de réseaux, d’actions, de luttes, d’organisations hors des institutions. C’est ce que nous verrons ensemble.
Sur le même sujet : https://www.monde-diplomatique.fr/2018/03/POMMIER/58465
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