Le hameau vu de la crête en 2011
Sur la route des crêtes, il y avait autrefois au hameau de l’Espinas un relais pour éventuellement changer de cheval avant la montée au Col de Chalsio, à quelques centaines de mètres des carrefours vers Vialas d’un côté et vers St Frézal de Ventalon et la Vallée Longue de l’autre. Ce hameau a été abandonné dans les années 1930.
Au bord de cette ancienne voie romaine, l'Espinas habité depuis le Moyen Age fut le théâtre en 1690 d’une sombre affaire de délation dite « affaire de l’Espinas ». A cette date, l'Edit de Nantes est révoqué depuis 5 ans. La pratique de la religion réformée est interdite et pour les cévenols fidèles à leur foi, c'est une période de clandestinité, d'assemblées animées en cachette... En 1690, Jacques Lanteyres devient le premier "galérien pour la foi" du Pont de Montvert, accusé d'avoir participé à une assemblée qui se serait tenue à L'Espinas en présence du pasteur Dautun. Conspiration, dénonciations, accusations ... Dix huit autres condamnations aux galères perpétuelles s'en suivirent (dont celles du propriétaire du mas et son fils) ainsi qu'une condamnation à mort. Le mas fut rasé.
Cette affaire s’inscrit dans la succession de faits qui menèrent les Cévennes à la guerre des Camisards.
Ce site au carrefour de 4 communes est à la fois un lieu de passage pour les populations locales et une route touristique, ce qui assure une fréquentation régulière et continue du site. De là on a une large vue sur les Cévennes et la plaine alésienne, jusqu’au Pic St Loup près de Montpellier..
La draille -chemin ancestral de transhumance menant au Mont Lozère -passe à proximité immédiate du site sur la crête.
Voilà plus de trente ans que des habitants des vallées environnantes ont décidé d’en faire un lieu d’activité et d’accueil géré collectivement. La commune de St Andéol a acquis l’ensemble de la propriété en 1996. Plusieurs associations et coopératives l’ont entretenu, ont aménagé des locaux provisoires, investi les lieux pour des manifestations culturelles ou festives. Des jardins ont été créés.
Les gens qui ont créé et qui font vivre le Relais de l’Espinas se sont organisés en une société coopérative (SCIC) gestionnaire du café-restaurant et en une association, Epi de Mains, responsable de l’animation du lieu. Toutes deux ont un statut juridique non lucratif en ceci que personne n’attend de bénéfice de son exploitation.
Ce projet au service de tous est reconnu d’utilité publique puisqu’il est porté par des gens intéressés exclusivement par son intérêt convivial et social. De nombreux élus locaux y sont engagés et il a profité de financements publics, des communes proches, du département de la Lozère, de l’Etat et de l’Europe. Des habitants et des amis plus lointains ont aussi pris des parts sociales dans le capital de la SCIC. Sans oublier les heures et les journées de bénévolat qui manifestent que le Relais de l’Espinas appartient bien à tous.
Dans le cadre de sa compétence de développement économique, la communauté de communes a pris la gestion des bâtiments et des projets qui s’y construisent avec les acteurs locaux. C'est dans ce cadre, que la SCIC Bois 2 Mains, devenue aujourd'hui Le Relais de l'Espinas a signé en 2006 un bail emphytéotique de 50 ans avec la communauté de communes pour le bâtiment qu'elle rénove et où elle gère maintenant le café - restaurant.
Le reste de la propriété communale est mis en valeur par la commune (réseaux, terrains agricoles), la communauté de communes et l'association des Artisans Bâtisseurs en Pierres Sèches (Ecole professionnelle de la pierre sèche) et l’association Epi de Mains (jardins et animation socio-culturelle en lien avec l’environnement et le patrimoine).
Le hameau de l’Espinas situé en cœur du Parc national des Cévennes est emblématique du dynamisme économique, social, culturel et patrimonial de ce territoire classé au patrimoine mondial de l’humanité (UNESCO).
Les projets qui y sont portés entrent directement dans l’objectif de :